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Discours de S.E. Moussa Faki Mahamat Président de la Commission de l'Union Africaine A l'occasion de la 5ème réunion de coordination entre les communautés économiques régionales/mécanismes régionaux de l'Union Africaine et les Etats membres

Discours de S.E. Moussa Faki Mahamat Président de la Commission de l'Union Africaine A l'occasion de la 5ème réunion de coordination entre les communautés économiques régionales/mécanismes régionaux de l'Union Africaine et les Etats membres

July 16, 2023

Your Excellency Azali ASSOUMANI, President of the Union of The Comoros and Current Chairman of the African Union,

Your Excellency Dr William RUTO, President of the Republic of Kenya,

Excellencies Heads of State and Government,

Excellency, Deputy Secretary-General of the United Nations, Amina Mohamed,

Excellencies, Chief Executives of Regional Economic Communities and Regional Mechanisms,

Excellency Mahamadou ISSOUFOU, AU Champion of the African Continental Free Trade Area,

Honourable Ministers,

Deputy Chairperson of the African Union Commission,

Commissioners,

Dr Adesina, President of the African Development Bank,

Prof Oramah, President of AFREXIMBANK,

Chief Executive of AUDA-NEPAD,

Mr. Secretary-General of the AfCFTA,

Director-General of Africa-CDC,

Ambassadors, Invited Guests,

Ladies and Gentlemen,

Allow me first of all to express my warm greetings and my sincere thanks to His Excellency William RUTO, President of the Republic of Kenya, his Government and the brotherly people of Kenya for their warm welcome, including the excellent conditions offered to us, which are all a hallmark of Kenya’s legendary hospitality.

ASANTENI SANA!

Excellences, Mesdames Messieurs,

Lancée en juillet 2019 à Niamey au Niger, la réunion de coordination tient aujourd’hui sa 5ème session ordinaire. Elle nous offre l’opportunité d’évaluer le chemin parcouru et nous permet de nous féliciter des avancées enregistrées, mais davantage d’identifier dans une démarche de critique positive, les obstacles qui continuent de joncher le chemin d’une intégration à la fois efficace et productive. Il nous faut évaluer les effets de l’intégration sur nos différentes économies nationales et, au-delà, sur l’Afrique sous le prisme du renforcement de sa posture en tant qu’acteur international et respecté dans le monde.

C’est dans la logique de ce double objectif que nous passons en revue les différents points inscrits à notre ordre du jour.

Le rapport sur l’intégration régionale donne la pleine mesure du travail accompli au niveau de nos communautés économiques régionales et ce, en dépit d’un contexte économique particulièrement instable. Après avoir retracé l’historique de l’intégration régionale, le rapport met l’accent sur les réalisations enregistrées en 2022. Ces réalisations, très diversifiées, correspondent aux actions et projets conduits par les CER en conformité avec leurs priorités respectives.

La présentation du rapport reviendra en détail sur le bilan de l’intégration régionale et sera complétée par les interventions des CER et par d’autres acteurs impliqués dans le processus d’intégration.

Ce processus décrit par le rapport a été conforté par ailleurs par l’accélération de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), comme l’attestent les avancées dans la libéralisation du commerce des biens, l’adoption des instruments juridiques sur l’investissement, la concurrence et la propriété intellectuelle en vue de favoriser les flux d’investissements et la création des richesses.

Nul doute que dans la présentation de son rapport, le Champion pour la ZLECAF reviendra sur ces questions notamment le commerce numérique, la contribution des femmes et des jeunes au commerce, les projets et actions de facilitation du commerce en général.

 

Excellences,Mesdames et Messieurs,

De tels progrès ne sauraient occulter les contraintes structurelles qui ont toujours handicapé notre processus d’intégration. Au nombre de ces contraintes, je voudrais citer, en particulier, le déficit de financement pour la mise en œuvre du programme d’infrastructures à l’échelle continentale, la dégradation de la situation de la paix et de la sécurité en Afrique, les retards dans la transformation des structures productives dans une logique inclusive des femmes et des jeunes en tant qu’entrepreneurs du progrès et bouclier protecteur contre l’extrémisme et le terrorisme.

L’incompréhensible retard dans les ratifications du protocole sur la libre circulation des personnes et des biens ne saurait être oublié dans cette liste d’handicaps. A ce sujet, je réitère mon exhortation aux présidents en exercice des communautés économiques régionales qui ne l’ont pas encore fait, de procéder aux ratifications au niveau de leurs régions respectives. Il nous faut de toute urgence sortir de cette flagrante contradiction de vouloir la liberté du commerce et refuser la mise en œuvre de la libre circulation des personnes et des biens.

L’Union africaine et les Communautés économiques régionales, déjà engagées dans une dynamique de coopération après l’entrée en vigueur du Protocole révisé, devront accélérer la cadence de leur concertation pour lui donner une visibilité à la fois concrète et opératoire. Ensuite, les Communautés économiques régionales entre elles, en mutualisant les moyens dans la conception et la mise en œuvre des projets et des politiques de développement, ce qui leur permettra de bénéficier des rendements d’échelle croissants.

Enfin, la dynamique collaborative entre les CER devra s’étendre entre ces dernières et la Zone de libre-échange continentale africaine. Celle-ci, tout en capitalisant sur les acquis des CER comme le stipule le Traité portant sur sa création, pourrait contribuer à desserrer les contraintes de l’intégration régionales qui sévissent au niveau continental.

Dans cette logique, félicitons-nous des progrès enregistrés en matière de coordination illustrés par cinq exemples de réussites d’actions conjointement menées d’une part, par l’Union africaine et les CER/MR, et d’autre part au niveau des CER elles- mêmes.

Le premier exemple porte sur l’accord de cessation des hostilités en Éthiopie sous les auspices conjoints de l’UA et de l’IGAD qui a inspiré les deux organisations dans l’adoption récente de la feuille de route commune sur la crise Soudanaise. Le deuxième concerne l’initiative de coopération inter-CER entre la CEEAC et la CEDEAO en matière de sûreté maritime. Le troisième concerne les efforts des résolutions de lq sempiternelle crise des Grands Lacs, où sous l’égide de L’UA, un sommet Quadripartite a réuni à Luanda le 27 juin dernier, la East African Community, la CIRGL, le CEEAC, et la SADC. Le quatrième a trait à la contribution de l’AUDA-NEPAD au renforcement des infrastructures, à la lutte contre le changement climatique, et a la sécurité alimentaire. Le quatrième s’incarne dans la plateforme d’échanges d’informations en temps réel entre les CER/MR, les États membres et la Commission de l'UA élaborée dans le cadre de la prévention et de la gestion des conflits dans le continent.

Pour institutionnaliser cette coordination et lui conférer un caractère plus formel, la division du travail entre l’Union africaine, les CER et Mécanismes régionaux, et les États membres, figurant sur l’agenda de la réforme de l’Union africaine, est en cours de finalisation. Une retraite lui a été consacrée au niveau du Comité des Représentants permanents (COREP) le mois dernier à Kigali au Rwanda. Les observations et commentaires sur le projet de rapport enregistrés ont été pris en compte et la version finale en sera enrichie en vue de sa présentation en octobre 2023 pour examen et validation par le Conseil exécutif.

Pour une fonctionnalité optimale, la coordination devra élargir son champ d’action pour inclure des acteurs tels que les institutions financières continentales, les centres de réflexion et de recherche, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, la société civile et le secteur privé.

Excellences,Mesdames et Messieurs,

Bien que l’intégration en question soit celle de l’Afrique, elle ne peut se construire sans la prise en compte des mutations géopolitiques et économiques en coursn dans le monde. L’Afrique subit les conséquences de la gouvernance mondiale, notamment les effets des crises financières et des changements climatiques qui handicapent son processus d’intégration et de développement.

Face à cette situation, l’Afrique devra défendre ses intérêts à travers l’élaboration des positions communes, notamment dans les domaines du changement climatique, du commerce, de la migration, du financement du développement et dans la résolution des conflits.

Parlant du changement climatique dont l’Afrique subit les conséquences les plus extrêmes, le président William RUTO, en sa qualité de président du comité des chefs d’État et de gouvernement africains sur le changement climatique, fera le point sur la position africaine commune présentée et défendue lors de la COP 27. Il s’agira de l’affiner davantage en perspective de la Cop 28.

La Paix et la Sécurité en Afrique et dans le monde restent une préoccupation majeure pour nous.

Nous avons ici en particulier renforcé sous le leadership du Comité de Haut niveau présidé par S.E. Dénis Sassou Nguesso, Président de la République du Congo nos efforts en vue de la réconciliation nationale libyenne en étroite collaboration avec le Conseil présidentiel libyen dont je salue la présence du Président Mohamed El Menfi, aujourd’hui parmi nous.

La très grave crise Soudanaise a intensément mobilisé nos efforts. Avec l’IGAD nous avons, comme je l’ai dit tout à l’heure, harmonisé nos feuilles de route articulées sur la cessation des hostilités, la mobilisation de l’aide humanitaire et l’engagement des soudanais dans un dialogue politique inclusif pour mettre sur pied un gouvernement civil de transition apte à appliquer un programme d’urgence économique, humanitaire et sécuritaire et à préparer des élections démocratiques dans les plus brefs délais possibles.

La réunion des pays voisins tenus au Caire il y a trois jours à l’initiative du S.E. président Abdel Fatah El Sissi, à laquelle j’ai pris part, est venu renforcer la mobilisation de l’Afrique en solidarité avec le Soudan. Il est crucial que nous portons la plus haute attention à la cohérence et l’harmonisation de tous nos efforts avec le reste de la communauté internationale en assurant le leadership africain bien ordonné sur ce dossier africain particulièrement sensible.

A l’évidence la situation au Sahel en particulier dans les pays du G5 continue de nous préoccuper. Plusieurs pays de cet espace et ceux attenants connaissent une transition pour le passage d’un régime militaire à un régime civil à travers des élections démocratiques. L’UA et les organisations régionales compétentes s’efforcent de les accompagner dans cette recherche de retour à un ordre constitutionnel conformément a nos principes et aux aspirations des peuples concernés. Dans la Corne de lAfrique, en Somalie, malgré les efforts remarquables accomplis sous le leadership du président Hassan Sheikh Mohamed, avec le soutien de ATMIS, la situation demeure encore très fragile.

Excellences, Mesdames et Messieurs,

Les problématiques du financement du développement de l’Afrique sont inscrites au haut du tableau de notre agenda.

Il me plaît à ce titre de souligner avec appréciation les initiatives entreprises par la banque africaine de développement sous le leadership de notre frère Dr. Akinwumi Adesina, pour l’impulsion du financement de l’intégration régionale. Une certitude s’impose ici. L’Afrique ne saurait bâtir son ambition de développement sur ce que feront les autres pour elle.

Cette certitude est chaque jour renforcée par les résistances inouïes aux idées de réforme des institutions financières internationales.

En dépit de quelques signaux encore ténus, lisibles entre autres à travers les progrès de l’idée d’ouverture du G20 à l’UA, les réticences à une véritable inclusion du continent dans la gouvernance politique et financière internationale a encore un long chemin devant elle. De telles résistances ne nous rendront que plus déterminés à poursuivre notre combat pour plus de justice pour notre continent.

Je formule le vœu que nos délibérations apporteront une contribution nouvelle significative à ce combat déterminant.

Je vous remercie de votre bienveillante attention.

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February 10, 2022

Agenda 2063 is Africa’s development blueprint to achieve inclusive and sustainable socio-economic development over a 50-year period.